Pendant de longs mois, Rida Maataoui aura été « l’Arlésienne » du Cannet. Celui (ou plutôt celle selon l’œuvre de Daudet) dont on parle beaucoup mais qu’on ne voit jamais !
Pourtant, les démarches du transfert ont été faites dans les règles et surtout dans les temps pour que le pivot marocain soit bien au rendez-vous de la reprise estivale avec ses nouveaux partenaires du Cannet.
Visa bloqué
Alexandre Farrugia, le président du club, peste contre les lenteurs administratives et un visa qui reste bloqué sur un bureau du Consulat de France à Rabat, la capitale du Maroc ! Pourquoi ? « Je n’ai jamais eu d’explications. Il n’y avait aucune raison et ça n’a pas été simple à vivre » se souvient l’international marocain.
Jusqu’à ce jour de fin octobre où quelqu’un décide enfin de valider son laisser passer. Les choses s’enchaînent très vite pour le nouveau « Hornet » qui boucle son sac avant de s’envoler (enfin) pour Nice. Le championnat en est déjà à sa 6ème journée et la réception de Toulouse avec Nabil Guedoun est un match à haut risque. Un léger entraînement le matin et voilà Rida inscrit sur la feuille de match l’après-midi et plongé dans le grand bain après cinq minutes de jeu. Pour sa première apparition officielle, le néo-cannettan inscrira 15 points et se fondra parfaitement dans son nouveau groupe.
Des débuts en marche arrière
Un joueur clé dans l’effectif de Daniel Paquet qui est un atout précieux au rebond, mais aussi pour son adresse et son état d’esprit. Lui qui a pourtant commencé le basket « en marche arrière ». « Je suis né avec une maladie génétique et enfant j’avais fait de la natation et de l’athlétisme, surtout des lancers » résume-t-il sans grand enthousiasme. « C’est un ami qui a voulu m’initier au basket. J’ai essayé et ça ne m’a pas plu alors je n’ai pas continué ». Un an se passe avant que son ami revienne faire une seconde tentative. « J’avais 17 ans et avec mon premier coach à Rabat j’ai appris les bases ». Le jeune Reda ne le sait pas encore, mais sa carrière est lancée avec une future tournée des grands clubs.
De l’Espagne au Cannet en passant par l’Italie et la Turquie
Un périple qui commence en Espagne lors d’un tournoi amical où l’équipe de Vigo le repère. Un premier exil qui n’a pas été simple à gérer. « C’était la première fois que je quittais vraiment mes parents, mes deux jeunes frères et ma petite sœur ». Après sa première expérience européenne en Galice, Reda se laisse convaincre par un ami qui joue à Villefranche-sur-Saône en NB. Un « second choix » qui pourrait surprendre pour ce jeune joueur en devenir, mais Rida fonctionne au coup de cœur et à l’amitié. Une année assez sympa en Rhône-Alpes puisqu’il va participer activement à la montée du club en NA avant de franchir les Alpes et signer à Padoue. Au club vénitien, Reda apprend la rigueur et la culture de la gagne. Ensuite, il prend la direction de la Turquie et Yalova. « J’ai choisi la Turquie car je voulais vraiment connaître le très haut niveau et là encore j’ai beaucoup appris ». Un apprentissage qu’il poursuit par deux saisons sous les couleurs d’Istanbul, club avec lequel il jouera (et perdra) deux finales face au Besiktas.
Rida prolonge pour un an
S’en suivront ces trois longs mois d’attente à Rabat avant qu’il puisse faire son retour sur le sol français et rejoindre les Hornets du Cannet. Un club avec lequel il a d’ailleurs décidé de prolonger l’aventure pour la saison prochaine, après le beau succès en Euroligue 1 et dans l’attente d’un possible titre de champion de France le week-end prochain à Toulouse.
Un dernier rendez-vous que Rida Maataoui ne veut pas manquer. « Il faut d’abord se préparer pour Saint-Avold, surtout après l’énorme déception en Coupe de France (élimination en demi-finale par… Saint-Avold) ».
Elément à part entière dans le groupe cannettan, Rida Maataoui compte faire ce qu’il faut pour remporter son premier titre de champion. « C’est la première fois que je me sens aussi bien dans une équipe. Ici, il n’a pas pas de star. Chacun fait son travail, joue son rôle. On gagne et parfois on perd, mais c’est toujours ensemble ».
Dans quelques jours, Rida Maataoui et les Hornets du Cannet se rendront à Toulouse pour remettre leur couronne en jeu.
Un week-end crucial pour le club cannettan car même s’il a terminé en tête de la phase régulière avec une seule défaite en 22 rencontres, Saint-Avold, Le Puy et Hyères se présentent comme de sérieux candidats à la succession des Azuréens.