Avant, il était déjà sportif mais plutôt foot ! Et puis il y a eu l’accident en 2005. « J’étais à moto, j’ai glissé tout seul et je me suis retrouvé paraplégique complet » explique-t-il simplement. Une vie qui bascule alors qu’il vient de terminer ses études et de faire son entrée dans la vie active comme mécanicien sur les bateaux.
Double peine !
A 19 ans, la vie de Stéphane Keller aurait pu basculer dans une spirale dépressive, vidée de tout projet car quelques années plus tôt, le sort s’est déjà acharné sur lui avec la double perte de ses parents à un an d’intervalle alors qu’il n’a pas encore 14 ans.
Recueilli par ses grands parents maternels et avec le soutien de sa grande sœur Cécile, le jeune Stéphane apprend très vite à devenir indépendant. « A 18 ans, j’ai pris mon appartement et c’est sans doute à travers ses premières épreuves que la vie m’a infligée, que j’ai puisé ma force de caractère ».
Une énergie positive qui va l’aider à surmonter ce nouveau coup dur et cette fois-ci c’est dans le sport et en saisissant la main tendue du club du Cannet qu’il va pouvoir de nouveau sourire à la vie.
« J’ai d’abord passé 8 mois de rééducation au centre de Giens et comme j’étais ami avec la fille d’Alex, elle m’a proposé de le rencontrer. Il m’a tout de suite ouvert les portes du club et j’ai très vite aimé le basket et cet esprit d’équipe ».
Dix ans plus tard, Stéphane est devenu l’un des piliers des Hornets. Une adaptation qui fut aussi facilitée car en même temps que lui, Christophe Carlier et Kaïsse Mekhazni faisaient leur entrée au club. « On avait le même âge et nous sommes tout de suite devenus très copains ». Un trio qui, comme tous les jeunes de leur âge, va conjuguer, travail, basket et… sorties.
Un meneur d’hommes
Sans faire de bruit, Stéphane commence à prendre de plus en plus de place au sein de l’équipe. « C’est un meneur d’hommes et les joueurs lui font confiance » précise son président.
Des progrès et un charisme qui lui ouvrent d’abord les portes de l’équipe de France Espoirs et même quelques sélections chez les A avec son copain Christophe, sans parvenir à décrocher sa place dans une compétition officielle. Des regrets ? « Oui, forcément. Jouer en équipe de France c’est une fierté ».
A bientôt 30 ans (il les aura le 15 mai prochain), Stéphane Keller a digéré sa déception et puis depuis il est devenu papa d’une petite Emma (deux ans) et incessamment sous peu, d’un petit Sacha.
Car c’est à l’occasion d’une de ses sorties entre potes, en 2007, qu’il va rencontrer Laura. Stéphane est au club depuis un an et petit à petit sa vie va se construire autour de sa compagne, son club et son emploi de responsable logistique chez Access Matériel Médical, l’un des principaux partenaires des Hornets.
Cela ne veut pas dire pour autant qu’il a tiré un trait sur les « Bleus » surtout avec l’arrivée récente de Malik Abes à la tête de l’équipe de France de basket fauteuil. « On verra bien, mais oui, pourquoi pas ? » philosophe le capitaine des Hornets qui n’en fait plus vraiment sa priorité.
Car ses principaux centres d’intérêt, outre sa famille, ce sont son club et les futurs titres qu’il espère bien ramener à Maillan avec ses partenaires.
Un nouvel exercice qu’il vit avec autant de passion et de plaisir que les précédents, sinon plus. « L’année dernière nous avons réalisé une saison exceptionnelle (vainqueur de la Coupe de France, champion d’Europe Euroligue 3 et vice-champion de France). Cette saison, notre collectif est encore plus soudé et même si nous sommes bien conscients que ce sera très dur en coupe d’Europe, car le niveau de la poule est vraiment très élevé, nous avons bien l’intention de faire quelque chose au niveau national ».
Quelqu’un de vrai !
Maintenant qu’il a goûté au plaisir de soulever des trophées, Stéphane pêcherait presque par gourmandise. « Gagner des titres, ce sont des moments très forts, surtout quand tu les partages avec tes copains et toutes les personnes qui s’investissent pour nous mettre dans les meilleures conditions ».
Pour Stéphane, conduire ses partenaires sur la plus haute marche des podiums et offrir les titres à ses dirigeants serait comme un juste retour des choses. « J’ai tout ce qu’il faut ici. J’ai beaucoup trop de choses qui m’attachent à ce club. Je suis au Cannet depuis 10 ans et je n’ai vraiment pas l’intention d’aller ailleurs. Je suis capitaine d’un grand club, que puis-je vouloir de plus ? » précise celui qui se qualifie comme quelqu’un de vrai.
Ah, oui, autre point de détail sur la personnalité du capitaine des Hornets, c’est un fou de… chasse. Une deuxième passion, qu’il a découverte enfant avec son papa et qu’il continue à assouvir aujourd’hui. A part que pour ses balades en forêt, il troque son fauteuil pour un quad !