Se saisir du témoin après Charles Zila, qui a conduit l’équipe du Cannet sur les plus hauts sommets de France et d’Europe, n’était pas chose facile. Un défi d’autant plus délicat à relever quand son successeur n’appartient pas au « handisport ».
Pourtant, pour Daniel Paquet, entraîneur reconnu dans la sphère du basket azuréen via les Sharks d’Antibes et le CCAB du Cannet qu’il a conduit jusqu’à la N2, il n’a pas eu à réfléchir bien longtemps.
Aussi après un très bon début de championnat, revenons sur ses doutes, ses premiers constats et ses objectifs.
Daniel, faisons d’abord un petit retour en arrière sur votre choix de revenir au terrain aux côtés des Hornets du Cannet !
« Après cinq saisons passées au CCAB, j’ai ressenti le besoin de faire une coupure. Cette année sabbatique m’a permis de me ressourcer et elle m’a donné l’envie de repartir. Aussi quand Alexandre (Farrugia) et Daniel (Tupet) m’ont proposé de reprendre l’équipe après le départ de Charles, j’ai été à fois flatté par leur confiance et en même temps, je me demandais si je serais à la hauteur. Je m’étais déjà rapproché du club que je suivais régulièrement quand j’étais au CCAB. Nous avions déjà tissé des liens forts et j’étais déjà très admiratifs de leurs performances ».
Trois mois plus tard, le plaisir a-t-il pris le pas sur vos doutes ?
« Les résultats sont là. Il est vrai qu’avant le début du championnat si l’on nous avait dit que nous serions toujours invaincus après sept matchs, nous aurions tous signé. Maintenant, il ne faut pas s’enflammer car la saison est longue et même si nous avons remporté toutes nos rencontres, nous avons quand même connu quelques difficultés avant de nous imposer dans les dernières secondes ».
Cette nouvelle expérience vous permet-elle de différencier le handibasket et le basket valide ?
« C’est ce que l’on pourrait croire mais très vite je me suis rendu à l’évidence. J’ai tout de suite su que je dirigeais de vrais joueurs qui ont comme les autres leurs qualités et leurs défauts. C’est donc à moi de corriger leurs défauts. Alors, si je devais faire une différence, je dirais que ce sont des super-athlètes dotés d’une aisance extraordinaire et qu’il faut même les freiner dans leur engagement, ce qui n’est pas toujours le cas chez ceux qui jouent « debout ».
Avez-vous du changer votre façon d’entraîner ou de coacher ?
« En fait, je n’ai rien changé. J’ai eu la chance de découvrir le haut niveau à leurs côtés. Cela m’a permis d’évoluer rapidement et j’apprends chaque jour avec eux. Après les mots, les gestes et la préparation des matchs restent les mêmes ».
A ce propos, parlez-nous de votre stage de formation suivi en octobre dernier ?
« La Fédération Française de handibasket demande à ce que les entraîneurs soient diplômés. J’ai donc suivi une première session en octobre à du côté de Bordeaux et je passerai le deuxième niveau en juin.
Pendant ce regroupement, j’ai testé le maniement du fauteuil et je dois reconnaître que c’est très, très dur physiquement et techniquement. Cela s’apparente à un sport de glisse et cela rend sa maîtrise très complexe. De plus, on se rend compte que « shooter » assis devient très compliqué ».
Vos objectifs de début de saison, qui visaient une qualification pour les play-offs, ont-ils été revus à la hausse ?
« Le plus important est de garder sa lucidité. Comme tout entraîneur, mon programme s’appuie sur le travail. Aujourd’hui, nous sommes dans le haut du classement, notre ambition est donc d’y rester. C’est toujours mieux pour le mental et pour cultiver cette envie de jouer les premiers rôles. Le club est un habitué du haut niveau tant en championnat qu’en coupe d’Europe, alors nous allons tout faire pour y rester ».
Un mot sur votre collectif ?
« C’est un nouveau groupe qui a du repartir sur de nouvelles bases avec l’arrivée de quatre nouveaux joueurs et forcément un nouvel entraîneur. Les dirigeants ont fait un recrutement intelligent autour de joueurs qui ont de belles qualités offensives. Un point fort que nous essayons de garder tout en soignant notre défense, un secteur sur lequel j’insiste beaucoup ».
Deux matchs à Maillan pour finir l’année, c’est une belle façon de fêter votre retour à la maison !
« Pour nous, retrouver notre salle, nos repères et notre public est déjà une véritable fête. Mais la fête ne sera belle que si les victoires sont au bout de ces deux rencontres. Toulouse est une équipe difficile à jouer dont il faudra se méfier. Quant à Hyères, ils n’ont toujours pas perdu mais nous en reparlerons plus tard ! »