Depuis quelques semaines, Rémi Bayle prend ses marques dans sa nouvelle région. Jeune marié avec Manon, depuis le 3 juillet dernier, le couple s’est installé sur les hauteurs de Grasse. « On a une belle vue avec la mer à l’horizon et c’est très agréable même si on a eu très chaud en arrivant sur la Côte ». Il est vrai que le choc thermique entre la Haute-Loire et Alpes-Maritimes, surtout en plein été, peut surprendre !!
Mais faisons plus ample connaissance avec notre « petit » nouveau, recruté pour ses qualités sportives mais aussi pour sa taille (1,96 m) et permettre au coach d’établir d’autres plan de jeu à l’intérieur.
Un échange franc et direct avec un garçon qui veut profiter de l’instant présent, sans se prendre la tête et qui arrive chez les Hornets pour vivre de nouvelles aventures en championnat, en Coupe d’Europe, mais aussi avec l’équipe de France.


Un accident du travail 

Rémi, peux-tu nous expliquer ton handicap ?
« C’était en 2014, j’ai été victime d’un accident du travail. J’étais employé dans une entreprise de maçonnerie quand j’ai été touché au dos par le godet d’une pelleteuse. Ma colonne s’est cassée en D2 ce qui m’a valu de me retrouver en fauteuil ».

Comment as-tu traversé cette période ?
« Aujourd’hui, c’est derrière moi mais sur le moment, c’est très dur. Comme tous ceux qui sont passés par là, il y a plein de trucs qui te passent par la tête. Tout est très difficile que ce soit physiquement ou mentalement. Il faut gérer le mois d’hospitalisation et les six mois de rééducation. Il faut que tu acceptes que ta vie va forcément changer ».


Le rugby avant le handibasket 

Justement, quelle était ta vie avant l’accident ?
« Je suis originaire d’une petite commune près de Valence. J’avais passé un bac pro et après plusieurs emplois dans le bâtiment, je venais de suivre une formation et obtenir mon diplôme de maçon. A côté de ça, je jouais au rugby en Fédérale 3 (2ème ligne) dans un petit club près de chez moi. Je connaissais déjà Manon que j’avais rencontrée par le biais du rugby puisque son père jouait aussi et je commençais à bien construire ma vie quand l’accident a tout bouleversé ! »

Malgré tout, tu as décidé de te « relever » !
« Après des premières pensées qui t’attirent vers le bas, mon envie de vivre et d’entreprendre ont repris le dessus. Je suis un « adaptatif » alors je me suis adapté à ma nouvelle vie ».

C’est comme ça que tu as découvert le basket fauteuil ?
« Pendant ma rééduc, on me faisait faire beaucoup de natation, mais je n’aimais pas assez ça pour me lancer dans la compétition. C’est un copain qui m’a orienté vers un club de handibasket à Guilherand-Granges en Ardèche. Au début tout a été compliqué car je découvrais le basket et ses règles tout en essayant de maîtriser le maniement du fauteuil. Cela m’a demandé beaucoup de mise à jour en peu de temps, mais la vie de groupe me plaisait bien et quand j’ai commencé à progresser, j’ai voulu viser plus haut. J’ai cherché un club près de chez moi et c’était le Puy-en-Velay. J’ai fait un ou deux tests et ils m’ont dit OK. Là, j’ai découvert le haut niveau et des oppositions de choc avec Le Cannet ou Hyères. J’ai aussi profité de ma progression pour intégrer l’équipe de France lors d’un championnat d’Europe en Pologne ».


Les Hornets, une grosse écurie

Comment s’est fait ton transfert au Cannet ?
« Je voulais déjà rejoindre le club la saison précédente, mais cela n’avait pas pu se faire aussi quand Alexandre (le Président) m’a rappelé pour me demander si j’étais toujours d’accord, je n’ai pas hésité. Quand le train est en gare, soit tu montes, soit tu restes à quai. Moi j’ai choisi de monter. Les Hornets c’est une grosse écurie et je voulais rejoindre un autre club de haut niveau qui joue à fond toutes les compétitions. Cela va aussi me permettre de voir si je peux encore monter d’un cran dans ma progression en évoluant avec des joueurs de haut niveau ».


Envie de tout rafler

Justement, comment abordes-tu cette nouvelle saison ?
« Elle arrive après une année blanche et nous avons tous hâte de reprendre la compétition. Avec les Hornets, mon ambition reste inchangée, j’ai envie de tout rafler. Il va juste me falloir un petit temps d’adaptation pour que je trouve ma place dans ce nouveau groupe où tout le monde se connaît déjà. Le stage de cohésion que nous allons faire à Super Dévoluy (du 1er au 4 septembre) arrive au bon moment. Quand je jouais au rugby, nous en faisions beaucoup et c’est un excellent moyen pour souder un collectif. On prend le temps de discuter. Ce sont des moments de partage très importants pour tisser des liens ».

Paris 2024 dans le viseur 

Dans trois ans, ce sont les jeux de Paris, y penses-tu déjà ?
« Quand on est en équipe de France, c’est comme une évidence. Au Cannet nous sommes 5 à porter le maillot des Bleus aussi ça va nous motiver encore plus. C’est un sacré challenge à relever et j’aime ça ».