Florence baigne dans le basket depuis son enfance. A 6 ans, elle entre dans le cercle, ou plutôt en-dessous, au club de Tulle, la ville où elle est née car ce sport fait partie de l’ADN familial. « Maman, ma tante, mes cousines et ma sœur ont joué au basket » se souvient-elle et il ne lui serait pas venu à l’esprit de choisir une autre discipline.
De pivot à deuxième ligne

Entre ses études supérieures et sa passion du sport, Florence parvient à bien négocier. Au rythme de son cursus à l’INSA (école d’ingénieur), elle va porter les couleurs de clubs prestigieux comme Limoges et Bourges. « Je ne jouais pas au plus haut niveau, mais j’ai quand même évolué en N3 à Bourges » précise-t-elle avec une certaine fierté.

Du haut de son 1,82 m, Florence se positionne au pivot et c’est à Rennes, dernière étape avant l’obtention de son diplôme d’ingénieur que la jeune étudiante va faire une petite entorse à ses premières amours sportives. « J’ai voulu essayer le rugby. L’école venait de créer une équipe féminine et comme j’étais grande,  je me suis retrouvée au poste de deuxième ligne. J’ai bien aimé cette petite diversion car j’apprécie ce partage dans les sports co ».

Parfaitement intégrée dans le monde universitaire, Florence doit pourtant penser à entrer dans la vie active. Très vite, elle obtient un poste à Nîmes où elle se sent isolée. C’est le trou noir et l’accident de la vie en 2003. Florence a 26 ans et ne se tiendra plus jamais debout.

Il lui faudra un peu de temps pour se reconstruire et pour revenir dans le milieu sportif. Elle s’initie alors au tir à l’arc pendant un an et demi avant de revenir au basket quand la ville de Nîmes décide de créer une section handi-basket.

2006, l’année Nabil

La vie reprend son cours et c’est une blessure à la cheville qui va à nouveau bouleverser son quotidien, mais cette fois pour la propulser vers une zone plus ensoleillée. Hospitalisée pour une blessure à la cheville, elle assiste à une démonstration de l’équipe de handi-basket de Perpignan. Une équipe dans laquelle évolue un certain… Nabil Guedoun.

Lui la remarque tout de suite et déploie son plan séduction qui va finalement fonctionner puisque Florence quitte tout pour le suivre à Perpignan où Nabil joue en N2. Entre-temps elle reprend le basket à Montpellier où elle restera trois ans tandis que Nabil a rejoint Le Cannet depuis deux saisons déjà. L’éloignement devient compliqué et une nouvelle fois, Florence décide de donner priorité à sa vie de couple.

2010, la naissance de Medhi

Un bonheur comblé par la naissance de Medhi en 2010 pour qui elle a choisi de mettre sa carrière professionnelle entre parenthèses même si elle envisage, plus tard de se relancer dans le management de qualité et de sécurité environnementale. Un autre domaine qui la passionne.

Mais son objectif à très court terme aujourd’hui, reste les Jeux Olympiques de Rio.

2012 aux J.O. de Londres

En 2012, Florence Doumesche-Guedoun obtient son ticket dans le groupe France pour les jeux de Londres. Comme tous les athlètes qui ont eu ce privilège, elle en garde un souvenir inoubliable. Le partage avec les autres délégations, la possibilité d’aller encourager d’autres athlètes dans des disciplines différentes et la cérémonie de clôture où toutes les nations s’unissent.

 
2016 à Rio avec Nabil ?

Des émotions et des sensations fortes que la joueuse des Hornets aimerait bien revivre dans quelques mois, à Rio (du 7 au 19 septembre). Un voyage au Brésil où elle pourrait retrouver son mari, Nabil Guedoun, déjà qualifié avec l’équipe d’Algérie.

Son ticket pour le Pays des Cariocas, Flo l’espère de tout son cœur et elle y croit.

Après un premier stage de sélection, le groupe France de Pascal Montet est déjà passé de 16 à 14 joueuses. Une première étape réussie pour l’ailière du Cannet, mais maintenant il faut franchir le dernier obstacle, lors du prochain regroupement à Lille le 12 mai et à l’issue duquel, le sélectionneur tricolore devra écarter deux nouveaux noms.

Deux participations aux J.O. pour la handi-basketteuse du Cannet serait en soi une récompense exceptionnelle et pour le club des Hornets, une situation inédite puisqu’il  serait le seul club en France à compter deux de ses représentants, mariés qui plus est,  à Rio et sous des maillots nationaux différents.

Malgré le petit doute qui pointe encore dans sa voix, tant que la liste définitive n’est pas tombée, Florence se veut confiante.

Une montée en puissance physique et mentale qu’elle attribue à l’expérience qu’elle a acquise depuis qu’elle évolue au Cannet en équipe 2 et qu’elle s’entraîne régulièrement avec la nationale 1A. « Le fait de jouer essentiellement avec et contre des garçons apprend à jouer plus vite et plus rude. Je suis consciente que mon arrivée au Cannet coïncide à ma progression car je profite ici d’excellentes conditions de vie et d’entraînement où personne ne me fait de cadeaux mais j’aime ça ».

En attendant, ce dernier stage de sélection, Florence poursuit très sérieusement sa préparation avec l’équipe première pour être fin prête pour le 12 mai et pouvoir valider son billet d’avion pour Rio avec Nabil !

Flo