Alexis Ramonet sera un Hornet pour une saison supplémentaire. La cinquième sous le maillot cannettan pour le jeune Bourguignon qui n’a pas cédé à l’appel des sirènes des clubs allemands, italiens ou espagnols. Explications !
Alexis, pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu retracer succinctement ton parcours ?
« Je suis originaire de Collonges Les Premières, un petit village près de Dijon. C’est là que tout a commencé ».
Pourquoi le basket fauteuil ?
« J’ai toujours aimé le sport et mon handicap n’a jamais été un frein pour pratiquer une activité physique (malformation de la jambe gauche). Le basket a été la première discipline que j’ai découverte en handi. Ce fut un véritable coup de cœur ».
Et après ?
« J’ai rejoint le club de Dijon qui est passé de la N2 à la N1B. On a commencé à parler un peu de moi dans le milieu et c’est comme ça que je suis parti à Bordeaux. J’avais 18 ans et c’était mon premier déracinement avec ma famille. Ça n’a pas été simple, mais je savais ce que je voulais ».
Le Cannet te voulait vraiment, et toi ?
« C’est vrai qu’on a beaucoup discuté avec Alex pendant la phase finale du Championnat de France à Villenave-d’Ornon située dans le département de la Gironde. Je connaissais déjà le sérieux du club, ses infrastructures et comme je voulais franchir un nouveau palier après une saison à Bordeaux, je n’ai pas hésité très longtemps. Je n’ai pas été déçu car c’est là que j’ai découvert le haut niveau et le professionnalisme. En plus il y avait une super ambiance ce qui nous a permis de faire des saisons pleines et de remporter mes premiers titres (Euroligue III et Coupe de France en 2017, champion de France et trophée des champions en 2018, médaille de bronze en Euroligue I en 2019) ».
Je me sens bien ici
Avais-tu décidé de rester si longtemps ?
« C’est vrai que chaque année j’ai reçu des propositions pour partir mais mes priorités vont vers un club sérieux, ambitieux, structuré où je peux m’entraîner tous les jours, où j’ai une complicité sur et en dehors du terrain avec mes partenaires et j’ai tout cela au Cannet. Je me sens vraiment bien ici ».
Repartir pour un an a sans doute été une décision plus difficile à prendre, surtout après deux saisons sans compétition et le départ de ton copain Luigi ?
« J’ai 25 ans et j’ai forcément envie de découvrir autre chose, notamment un championnat étranger. Je comprends le choix de Luigi qui veut donner un autre élan à sa carrière en Espagne. J’ai longtemps réfléchi avant de me décider. D’un côté il y avait la tentation de vivre une nouvelle expérience, mais d’un autre j’avais comme un goût d’inachevé avec mon club et mes copains. Je veux apporter quelque chose de plus à l’équipe, aux dirigeants et à la ville du Cannet qui, malgré toutes les difficultés dues à la crise sanitaire, nous a toujours permis de nous entraîner régulièrement ».
Comment as-tu vécu ces deux dernières saisons, sans championnat, ni titre ?
« Ça a été très compliqué et forcément très, très frustrant. Quand on est sportif de haut niveau, s’entraîner sans avoir l’objectif d’un championnat, d’une coupe de France ou d’Europe, ça n’a pas de sens. Une frustration d’autant plus grande que nos voisins européens ont continué à jouer et que la raison nous a fait renoncer à la Ligue des champions pour laquelle nous étions qualifiés et qui se joue ce week-end ».
Merci Alex
Il y a quand même eu les Free Games !
« Oui et heureusement ! Merci à Alex qui a créé cette compétition en interne, en y ajoutant de temps en temps un joueur venu d’ailleurs. Cela nous a permis de garder un rythme et une motivation pour venir aux entraînements. Sans cela, cette dernière saison aurait vraiment été très morose et sans saveur ».
Que fais-tu quand tu n’es pas à l’entraînement et as-tu déjà prévu quelque chose pour tes vacances ?
« Quand je ne suis pas à l’entraînement, je fais beaucoup de muscu, mais j’aime aussi me balader en bord de mer. Sinon je suis assez casanier. Pour les vacances, c’est difficile à dire. Il faut d’abord savoir quelles seront nos possibilités de sortie. Si c’est le cas, j’aimerais bien visiter un pays étranger. Je me déciderai à la dernière minute, comme d’habitude. Sinon, ma mère et ma sœur viendront me voir ».
Paris 2024 comme objectif
Entre-temps, il y a aussi l’équipe de France avec des objectifs bien précis !
« Il y a le championnat d’Europe mais surtout les Jeux Paralympiques de Paris 2024. C’est un rendez-vous que personne ne veut manquer. Depuis quelques mois, l’équipe de France a un nouveau staff (nomination de Karim El Gueddari comme entraîneur), mais aussi un nouveau groupe. Les anciens reviennent (comme Christophe Carlier et Nicolas Jouanserre) et c’est un plus pour le groupe. La concurrence sera à tous les postes. Dans quelques jours nous avons un deuxième stage à Orléans (du 18 au 21 mai). Nous serons 16 joueurs, mais pour la suite il n’y en aura que 12. Il faut être dedans et il n’est pas question de ne pas être aux J.P. de Paris ».