A 20 ans, Alexis Ramonet a réalisé son premier rêve, celui de pratiquer le basket à plein temps et dans un grand club.
Alors sous le maillot de Bordeaux, les dirigeants du Cannet font déjà les yeux doux au jeune Alexis pour qu’il rejoigne le club azuréen, la saison suivante. Un talent qui n’a évidemment pas échappé aux autres clubs et les sollicitations sont nombreuses pour attirer le « Bordelais » sous d’autres cieux.
Une concurrence qui ne fait pas peur à Alexandre Farrugia car il n’en démord pas ! Aussi en fin de saison, le président des Hornets ne lâche toujours pas l’affaire et relance son offre au jeune international.
Cette fois-ci, plus rien ne retient Alexis en terre bordelaise d’autant que sa compagne, Grace (Wembolua), pensionnaire du pôle espoirs, est, elle aussi, disposée à rejoindre le club azuréen.
A 11 ans avec les séniors de Dijon…
Mais avant qu’il n’arrive chez les Hornets, quel a été le parcours du jeune Alexis ?
C’est à Dijon qu’Alexis va naître et grandir. Un premier bébé dans la famille Ramonet qui voit le jour avec une malformation à la jambe gauche. Un handicap qui ne l’empêchera pas de suivre un cursus scolaire classique avec un bac décroché à 16 ans. Dès l’école primaire, le jeune Alexis vit sa différence sans souci majeur aussi quand ses petites camarades de classe commencent à faire du sport, il se dit « moi aussi ».
Il n’a que 7 ans et quand il lit un article dans la presse régionale qui incite les enfants à rejoindre le club de handibasket de Dijon, il n’hésite pas et convainc ses parents de l’inscrire pour faire comme les autres.
… à 15, en équipe de France des – de 22
Dès qu’il touche son premier ballon, Alexis sait que ce sport est fait pour lui. Dès lors, il va « tracer sa route » comme il dit et ses progrès sont fulgurants.
Il n’a que 11 ans quand il intègre l’équipe séniors de la JDA, alors en nationale 2 et à 15 ans, il est appelé en équipe de France des moins de 22 ans. Trois championnats d’Europe plus tard, Alexis décide de prendre un nouvel élan même si l’idée de quitter son club de cœur et sa famille n’est pas facile.
C’est à Bordeaux qu’il pose ses valises pour deux saisons et poursuit sa progression dans l’élite du basket en fauteuil. Une destination girondine qui lui permet aussi de poursuivre ses études universitaires en fac de sport (STAPS). Voilà pour les raisons sportives et puis il y a celles du cœur. « Avec Grace, nous nous sommes croisés une première fois alors qu’elle venait faire un stage pour entrer au pôle. Elle a essayé mon fauteuil mais elle s’est blessée avec » se souvient-il. La vraie rencontre se fera un peu plus tard lors d’un match en championnat de France des moins de 25 ans. Un hasard de la vie qui offre à Alexis une deuxième motivation pour s’installer en Aquitaine. « Nous avions la passion du sport et du basket en commun mais pas seulement et ce qui est important c’est que nous différencions parfaitement le privé du terrain ».
Alors quand Alexandre Farrugia revient à l’assaut pour qu’il rejoigne les Hornets avec Grace, le jeune international s’accorde un temps de réflexion avant de s’installer sur la Côte d’Azur.
Ensemble aux J.O. de Tokyo ?
« Pour moi c’était un nouveau et beau challenge qui se présentait. De plus je n’arrivais pas vraiment dans l’inconnu car je connaissais déjà quelques joueurs. En décidant de m’engager au Cannet, je savais que j’entrais dans un club bien structuré, très encadré, ambitieux, mais aussi qu’il y avait une bonne ambiance ».
Avec la permission de ses nouveaux dirigeants, qui l’ont autorisé à faire une coupure dans la phase de préparation, Alexis s’est même offert le voyage jusqu’à Rio pour encourager l’équipe de France féminine ! « J’étais très fier de la voir sur le terrain. Les Jeux c’est magique pour un sportif de haut niveau et je les ai vécus à fond à travers Grace. Y être est déjà fantastique aussi dans 4 ans, à Tokyo, nous espérons bien y aller ensemble, chacun sous les couleurs de l’équipe de France ».
En attendant ce prochain rendez-vous olympique, c’est le championnat qui attend Alexis ce samedi. Avec la visite de Thonon, le néo-hornet sait qu’il faudra être solide en défense et rester sérieux jusqu’au bout. Une rigueur et une sagesse qu’à 20 ans, Alexis Ramonet a déjà bien imprimées. C’est aussi pour cela qu’il a décidé d’entamer en parallèle une formation pour devenir coach et préparateur physique.