S’il en est un qui connaît bien les problèmes qui peuvent découler d’un arrêt brutal de tout exercice physique pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, c’est bien Yoris Grandjean.
En effet, le préparateur physique des Hornets Le Cannet est un ancien nageur international belge, deux fois médaillés de bronze au championnat d’Europe avec le relais Outre-Quiévrain et une qualification aux J.O. de Pékin en 2008.
Une expérience de sportif de haut niveau qu’il a mis à profit pour en faire son métier après avoir obtenu un master. C’est pourquoi, celui qui a passé le confinement chez lui, à Cagnes-sur-Mer, appréhende un peu la rentrée sportive. « J’ai profité de cette coupure pour anticiper les reprises. J’ai déjà établi un programme de travail pour les nageurs du Cercle des Nageurs d’Antibes et les footballeuses de l’AS Cannes juste pour l’entretien, mais pour les Hornets, c’est un peu plus compliqué avec les fauteuils pour faire du travail physique à distance. Comme avec les nageurs où il y a toujours l’envie de toucher l’eau, le basket reste un sport où le ballon et la répétition des gestes te manquent très vite. C’est pourquoi, je pense qu’il serait bon de reprendre un peu plus tôt pour allonger la période de préparation physique ». Un souhait qui semble essentiel pour celui qui pense aussi à la préservation des organismes. « La reprise devrait être progressive afin d’éviter les blessures » prévient Yoris.
Car comme l’ensemble du club cannettan, il est resté sur sa faim avec l’arrêt des compétitions à mi mars. « On était sur une bonne dynamique et nous avions trouvé un bon équilibre entre le ludique et le physique. C’est pourquoi pour la saison prochaine, j’aimerais améliorer cet équilibre avec plus de matériels et trouver le bon mixage en y ajoutant les cordes et les élastiques ».
Sur les désagréments du confinement, Yoris préfère positiver. « Personnellement, j’ai de la chance. Quand je vois tout ce qui se passer ailleurs, je me rends compte qu’on est bien en
France » et quand c’est un Belge qui vous le dit, on peut le croire. Aujourd’hui, la seule personne pour laquelle Yoris s’inquiète vraiment, c’est pour son papa, laborantin dans un hôpital à Liège et chargé des tests covid.
Côté changement, il attend de voir comment va se passer le déconfinement. « Pour l’instant, on est en plein dedans et c’est difficile de prendre du recul. Il faudra voir si les relations sociales vont évoluer dans le bon sens (ou pas) ».
En tout cas, ce qui est sûr c’est que Yoris sera prêt pour la reprise et qu’ils soient nageurs, footballeuses ou handibasketteurs, ils devront avoir suivi le programme de leur coach physique. Sinon, les muscles risquent de souffrir au moment du réveil.
Même s’il avoue son envie de retrouver ses ouailles au plus vite et notamment son groupe des Hornets pour effacer les quelques côtés sombres de cette dernière saison, Yoris veut juste effacer les points noirs et se concentrer essentiellement sur ce qui peut être amélioré. « Cette année aura vraiment été particulière à tout point de vue, un peu comme des montagnes russes. On a d’abord enchaîné de gros morceaux en tout début de championnat et ça ne s’est pas très bien passé. Après il y a eu des faits de jeux qui ne nous ont pas été favorables. Je pense notamment à la Coupe d’Europe où pour une erreur d’arbitrage, on manque la qualif en ligue des champions ou encore à notre sortie en coupe de France en prolongation contre Le Puy. Ce sont ces points de détails qu’il va falloir travailler pour les faire basculer de notre côté ».
Les Hornets sont prévenus. Eux qui se disent impatients de reprendre les entraînements, ils vont être servis. Yoris Grandjean leur a déjà préparé un menu aux petits oignons !