D’habitude, Yann Clairemedi est employé comme éducateur sportif dans un foyer de jeunes adultes où il doit être présent un week-end sur deux, mais il est aussi l’adjoint de Daniel Paquet pour l’équipe 1.
Une double casquette avec lesquelles il jongle aisément d’autant que sa directrice lui aménage ses horaires pour qu’il puisse accompagner l’équipe en déplacement et être présent sur tous les matches à domicile.
Une cadence que Yann a appris à gérer et qui semble lui convenir… jusqu’à cette coupure définitive survenue mi mars.
Un confinement qui a obligé Yann à se cloîtrer dans son appartement niçois. « J’aurais pu continuer à travailler mais comme je suis asthmatique et que je suis dans un milieu à risque, mon médecin s’y est opposé. J’ai quand même voulu reprendre pour quelques jours, mais il y avait trop d’éléments que je ne pouvais pas maîtriser aussi je suis en arrêt de travail ».
Comme beaucoup d’entre nous, Yann n’a pas trouvé le temps trop long au début. « J’ai fait des choses que je n’avais pas l’habitude de faire, comme mettre de l’ordre dans mes papiers, faire des travaux de peinture dans mon appart. J’ai même acheté du matériel de sport que j’ai installé sur ma terrasse pour m’entretenir. Je ne sortais quasiment pas, juste pour faire mes courses ».
Et puis arrive le temps de la réflexion auquel Yann n’a pas échappé. « Une fois que tu as fait tout ça, tu commences à prendre conscience de la situation. Tu vois que la nature reprend ses droits et que nous vivons dans une société de grande consommation.
Mais tu t’aperçois aussi qu’à la vue de différents reportages, les générations précédentes ont également vécu des situations encore plus dramatiques. Finalement, ce sont les choses simples qui manquent le plus, comme sortir boire un verre, se promener librement… En tout cas, je suis devenu plus consciencieux sur le tri de mes déchets ».
Voilà au moins un premier point positif pour celui qui s’attend toutefois à un après confinement tout aussi compliqué à vivre. « Je pense que la relance de l’économie sera très difficile tant pour le consommateur que pour les commerçants et on s’apprête à vivre une autre période délicate ».
Lundi, Yann reprendra le cours normal de sa vie active avec toute la prudence qui s’impose, mais il pense surtout à la reprise du basket. « C’est un grand vide dans ma vie. De plus, c’est une énorme frustration, un peu comme celle qu’on a vécue après notre élimination en Coupe de France car je reste persuadé qu’on avait vraiment de belles choses à vivre en Coupe d’Europe, sans parler des play-offs où nous aurions pu jouer le titre de champion. »
Comme tous les autres membres du club, Yann ne cache pas son impatience de se retrouver tous ensemble sur le terrain dans un premier temps avant de finir la soirée autour d’un verre ou d’un bon repas. Simple mais tellement convivial !