Ils auraient dû fêter ce titre de Champions d’Afrique comme il se doit après leur succès devant l’Algérie (64-45), mais après le tremblement de terre qui a détruit la région montagneuse de l’Atlas et la ville de Marrakech, les Marocains n’ont pas eu le cœur à se réjouir.
Parmi eux, notre pivot, Rida Maataoui qui a rejoint au plus vite les siens du côté de Rabat avant de revenir au Cannet jeudi soir.
Entre deux avions qui le ramenait vers son club, nous avons pu joindre Reda pour savoir comment il avait vécu cette belle victoire au Ghana, succès synonyme de qualification pour le TQP d’Antibes mi-avril où il retrouvera notamment l’équipe de France, mais surtout comment, avec ses compatriotes, il avait traversé cette terrible épreuve ?
Rida, d’abord bravo pour cette belle victoire au championnat d’Afrique, comment avez-vous abordé ce tournoi ?
Nous sommes tous très heureux d’avoir gagné ce titre de champions d’Afrique. C’est le deuxième pour le Maroc. On a bien travaillé au cours de notre stage de préparation et il y a une très bonne ambiance dans le groupe. Chacun à son niveau a fait le maximum pour aller chercher cette victoire, que ce soit l’encadrement technique, médical et la Fédération.
Cette victoire permet au Maroc d’espérer encore pour une qualification aux Jeux Paralympiques de Paris 2024, est-ce un rêve pour vous ?
Etre à Paris pour les jeux paralympiques c’est un rêve pour toute l’équipe car ce serait notre première fois. On est tous très motivés même si on sait qu’à Antibes on aura de belles équipes en face de nous qui auront la même ambition.
Revenons malheureusement sur le terrible drame qui a frappé votre pays, il y a tout juste une semaine, alors que vous étiez en plein tournoi au Ghana. Comment avez-vous été prévenus ?
Nous avons appris la nouvelle vers minuit. On n’a pas dormi de la nuit. On s’est tous retrouvés dans le couloir de l’hôtel avec les portables pour tenter de joindre nos familles et nos amis. Certains pleuraient.
Votre fédération a-t-elle envisagé de se retirer de la compétition après ce drame national ?
Non, cette possibilité n’a jamais été envisagée. Malgré notre inquiétude et notre tristesse, nous avons resserré les rangs pour nous replonger à fond dans la compétition.
Avez-vous pu avoir rapidement des nouvelles de votre famille et de vos proches ?
J’ai tout de suite essayé de joindre mes parents qui sont à Rabat, mais ils ne répondaient pas, alors j’ai appelé mon cousin qui habite à côté. Il est allé chez eux et m’a rassuré, tout allait bien.
Qu’est-ce qui vous inquiète le plus après ce séisme dévastateur ?
En plus des victimes et des nombreux blessés, je pense à ceux qui n’ont plus rien, toutes ces personnes qui sont dehors, sans nourriture, sans eau, sans électricité alors que l’hiver arrive. C’est tout cela qui m’inquiète et aussi comment et quand va-t-on pouvoir reconstruire ?
Demain (aujourd’hui), vous allez retrouver votre club avec quelles ambitions pour la saison ?
Cela va me faire du bien de retrouver mes copains et mes dirigeants. On va se remettre au travail tous ensemble pour essayer de garder notre titre de champions de France, aller chercher une Coupe de France et pourquoi briller en ligue des champions.