S’il avait fallu se référer à une fable de La Fontaine pour illustrer cette dernière rencontre de la phase aller à Maillan, celle « du lièvre et la tortue » cadrerait parfaitement à ce qui s’est passé hier entre des Hornets, sûrs de leur victoire et peu enclins à respecter les consignes et des Toulousains besogneux et pugnaces qui sont allés au bout de leur chemin, sans se laisser distraire.
Ou alors on aurait aussi pu reprendre la très célèbre phrase de Lamartine : « un seul être vous manque et tout est dépeuplé » et cet être n’est autre que Christophe Carlier, le malheureux capitaine blessé au dos. « Cela veut-il dire que nous ne sommes plus capables de jouer sans Kriss ? » éructait Daniel Paquet après son très court discours dans le vestiaire.
Mais reprenons le fil du match pour essayer de comprendre pourquoi les Hornets se sont laissés piéger sur les dernières secondes de la partie alors qu’ils avaient toujours eu les commandes en mains ?
Comment avec 9 points d’avance alors qu’il reste moins de 4’ à jouer, se sont-ils liquéfiés au plus mauvais moment ?
L’entame du match est plutôt rassurante pour les Cannettans qui vont compter jusqu’à 11 points d’avance avant d’atteindre la fin du premier QT avec +8 (23-15). Les 10 minutes suivantes seront du même acabit, mais Toulouse, sans Guedoun nanti de 3 fautes, s’accroche toujours et réduit même l’écart à -6 (39-33).
On peut alors s’attendre au passage à une vitesse supérieure dès la reprise, mais c’est à partir de là que les rouages vont grincer dans la machine cannettane. Houcine Belaïd et Andrzej Macek seront qui ceux sauvent la maison pour virer en tête après 30 minutes de jeu, mais la menace toulousaine reste présente (58-51).
Il n’y a pas encore le feu au lac à l’entame de l’ultime QT d’autant que Macek, Belaïd et Maataoui maintiennent la distance (72-63). Les supporters se disent alors que la messe est dite. Qu’ils vont pouvoir aborder les 4 dernières minutes en toute sérénité !
Que nenni ! Ayache, en feu sur cette fin de match décoche un panier bonifié, avant que Galy n’offre l’égalisation à ses équipiers (72-72). Sur un lancer-franc, Ayache fait basculer le tableau d’affichage en faveur des Toulousains. Belaïd manquera les deux siens et sur une dernière faute des Hornets Ayache inscrira le dernier point des visiteurs de Haute Garonne (72-74).
Les joueurs, le staff et les supporters auraient évidemment préféré finir cette année civile sur une victoire qui leur aurait permis de se hisser en tête du classement. Une occasion que n’ont pas manquée les joueurs du Puy et de Hyères, respectivement vainqueurs de Meaux (67-56) et de Marseille (83-70) pendant que Gennevilliers prenait le meilleur sur Lannion (76-48).
Ponots et Hyérois vont donc passer des fêtes bien au chaud avec 16 points, talonnés par Les Hornets et Chalon (15) alors que Toulouse, avec cette victoire chez le champion de France, reste à l’affût du final four (14).
Bien qu’ils ne reprennent le championnat que le 20 janvier avec un déplacement à Chalon, les Cannettans n’auront qu’une petite semaine de coupure car la reprise est programmée au 2 janvier pour tout le groupe.
Une pause qu’on espère salutaire avec quelques remises en question car la suite du programme s’annonce chargée en ce début d’année 2024 où les Hornets devront jongler entre championnat et Euro Cup en Turquie.
Ils ont dit :
Daniel Paquet : « Je suis très en colère. C’est irrespectueux par rapport à tout le travail que l’on fait à l’entraînement et par rapport au club et à la ville du Cannet. Au lieu de garder la maîtrise du jeu, ils jouent trop vite et perdent trop de ballons. Certains joueurs étaient déjà en vacances, mais les vacances c’est après avoir joué et gagné le match, pas avant. De plus, je leur avais dit de ne pas parler aux arbitres et ils n’ont pas respecté les consignes. Il ne faut pas se cacher derrière l’absence de Kriss ou les maladies. Le dernier quart temps a été scandaleux. On fait un beau cadeau à nos amis Toulousains. Maintenant on va devoir réaliser un sans- faute et ce sera très compliqué ».
José Montero (entr. Toulouse) : « On y a cru jusqu’au bout même si au début c’était assez mal embarqué. Je veux féliciter mes garçons et mes filles pour cette belle victoire, surtout face à une très belle équipe du Cannet. Contre Chalon on avait mal géré les dernières minutes et là on a su renverser la vapeur au tout dernier moment. Cela va nous aider à passer de bonnes fêtes ».
Gymnase Maillan,
Hornets Le Cannet – Toulouse : 72-74 (23-15, 16-18, 19-18, 14-23).
Arbitres : MM. Tahibaly, Delpierre et Morin.
Hornets Le Cannet : W. Leblanc, A. Macek (22), S. Keller, L. Roa (5), H. Belaïd (25), T. Delattre, I. Fernandes, I. Toscano (8), R. Maataoui (12). Entr. : D. Paquet.
Toulouse Iron Club : E. Menard, J. Courneil (2), N. Guedoun (19), N. Galy (10), F. Gallardo (2), G. Routaboul, N. Solarzano (17), B. Ayache (22), F. Doumesche (2). Entr. : J. Monteiro.