Alors pour ce que ce soit bien clair, pas de « S » à Luca. Il y tient, sans doute parce que son prénom vient de ses origines ibériques.
Luca ROA sera donc l’un des deux petits nouveaux de cette prochaine saison. Il est jeune (23 ans) et a un bel avenir qui lui tend les bras. Mais, comme à chaque fois qu’une nouvelle tête arrive chez les Hornets, faisons plus ample connaissance.
Pour Luca, tout commence à Décines-Charpieu, une commune tout près de Lyon où l’OL a décidé d’implanter son grand stade. Un symbole pour celui qui nait en … 1998, un 9 novembre précisément. Pourtant, ce n’est pas vers le foot que les préférences sportives du jeune Luca se tournent. « J’ai commencé par le judo, le taekwondo et le basket ». Une entame de vie sportive et de collégien qui va basculer en une heure. « C’était le jour de ma rentrée des classes en 4ème,, le 5 septembre 2012. Arrivé devant le collège, mes jambes se sont mises à trembler et je marchais comme si j’étais ivre. J’ai appelé ma mère qui a d’abord voulu me rassurer mais une fois dans un taxi pour rentrer à la maison, je me suis rendu compte que je n’avais plus aucune sensation dans mes jambes ». Va alors débuter, pour le jeune garçon, un long parcours semé d’embûches ou rien ne lui sera épargné.
« A l’hôpital, les médecins ont d’abord pensé que je simulais. Ils ne voulaient pas me croire quand je disais que je ne ressentais plus rien, ni piqûres, ni pincements, ni chaleur ni froid ». Jusqu’à ce que le diagnostic tombe : myélite aigüe transverse. Premier cas en France ! Une place de leader dont il serait bien passé.
Va s’en suivre un an et demi de soins et surtout de rééducation au centre de Miribel. « J’ai fait beaucoup de kiné pour essayer de récupérer un peu de marche ». Là encore certains spécialistes ne vont pas lui laisser beaucoup d’espoir. Mais Luca s’accroche jusqu’à pouvoir tenir debout avec l’aide de ses béquilles pendant plus d’une heure. Une première victoire pour lui.
« Au début ça a été très compliqué, reconnaît-il, mais j’ai toujours eu le soutien de ma famille (Lopé le papa, Isabelle la maman et Aymeric le grand frère) et mes copains venaient me voir. Grâce à tout ça, j’ai réussi à faire de ma maladie une force ».
Une force dont le jeune collégien va avoir besoin pour affronter d’autres difficultés comme le harcèlement à l’école.
Arrive ensuite le moment de revenir dans la vie de tous les jours, auprès des siens en région lyonnaise. Période pendant laquelle il va obtenir un CAP APR (agent polyvalent en restauration) même si ses préférences portaient plutôt vers la mécanique. « J’ai toujours aimé le sport et le basket en particulier. Aussi Isabelle, sa maman se met en quête de lui trouver un club à Lyon. Ce sera le BHL. « J’ai y joué pendant deux ans en loisirs avant d’intégrer l’équipe de Nationale 2 ». Une entrée dans la compétition qu’il n’est pas prêt d’oublier. « On a connu 0 victoire pour 12 défaites ». Un bilan qui le fait encore sourire aujourd’hui car finalement ce passage en N2 va lui ouvrir les portes du centre de formation à Talence. « C’est une dame arbitre dont j’ai oublié le nom et Anthony Ladret, un des coachs de mon club de Lyon qui m’ont dit de tenter ma chance ». Essai concluant pour Luca qui va passer trois ans au CREPS avant de rejoindre logiquement l’équipe des Léopards de Guyenne (plus simplement Bordeaux).
Un grand merci à la ville du Cannet, qui a mis le club des Hornets dans les meilleures conditions possible pour accueillir le jeune Luca Roa.
En se remémorant ses débuts en fauteuil, Luca n’a pas oublié non plus ses moments de souffrance pour gérer le fauteuil et tout le reste.
Car avec Luca rien n’est simple car il va devoir lutter contre « ses 4 Dys » comme il les appelle familièrement (dyslexie, dysparie, dyscalculie et dysphasie). « Il a d’abord fallu que j’apprivoise le maniement du fauteuil, en même temps gérer le ballon, mon positionnement sur le terrain et le shoot ». Mais l’envie est là et puis Luca veut y arriver car il a un rêve, celui de jouer un jour au Cannet.
« C’est quelque chose que j’avais en moi et je n’arrêtais pas de le dire à mes parents aussi aujourd’hui c’est une fierté de porter le maillot des Hornets ».
Pourtant son rêve a bien failli ne pas se concrétiser car après avoir été approché par Le Cannet en avril 2022, un premier contact resté en sommeil, c’est Hyères qui allait poser de sérieux jalons sur le jeune espoir. Un accord verbal avait même été donné avant que le Président Farrugia tente sa chance. Le projet des Hornets lui plait, il rejoint Le Cannet au poste de pivot à 3 points.
Ses ambitions ? Faire les play-offs, être champion de France et finir 4ème de l’Euro Cup ! Rien de moins.
Mais ses objectifs ne s’arrêtent pas là car il entend bien aussi se faire une place en équipe de France. « Pour l’instant je suis réserviste. J’ai fait les sélections chez les Espoirs et J’ai participé à des stages et à un tournoi au Maroc ». Toutefois, avec Paris 2024 qui se pointe à l’horizon, Luca compte bien se faire une place à temps plein dans la sélection tricolore.
On pourrait le croire perdu en arrivant sur la Côte, mais ce passionné de musculation et de jeux vidéo, n’est pas arrivé seul au Cannet. Flora, « sa copine » escrimeuse de haut niveau, qu’il a connue au CREPS de Talence, l’a accompagné. Elle pourra ainsi reprendre les entraînements avec Mickaël Legros, son Maître d’arme mais aussi son papa, au centre d’escrime du Pays de Grasse. Et puis, au Cannet, il retrouve d’autres joueurs de l’équipe de France. Alors cette nouvelle saison pourrait être un moment clé dans la jeune carrière de Luca, à qui l’on souhaite la bienvenue chez les Hornets du Cannet.