Tout s’est décidé au printemps dernier. L’administration pénitentiaire, à l’initiative de Monsieur Laurent MARENO, le responsable des activités physiques, a pris contact avec le club pour savoir si l’équipe serait d’accord pour une démonstration de basket en fauteuil suivi d’un échange au sein de l’établissement grassois. Une discussion plus tard avec les intéressés qui se soldait par un « oui » général, il ne restait plus qu’à fixer la date pour cette visite pas tout-à-fait comme les autres. Et c’était hier !
En effet, Alexis, Ivan, Luigi, Rida, Kaïsse, Daniel, Alexandre et Mylène ne sont pas prêts d’oublier leur après-midi passée au sein de la maison d’arrêt de Grasse ce mardi de septembre.
Une première expérience partagée avec un groupe de détenus d’une rare intensité physique mais surtout émotionnelle.

Bouleversant
« C’est bouleversant de se retrouver dans un lieu où il n’y a ni arbres ni fleurs et puis il y a ces cris qui vous accueillent. D’abord hostiles puis bienveillants quand ils comprennent qui on est et pourquoi on est là. Certains ne voulaient pas quitter leur fauteuil malgré les ampoules aux mains et la fatigue » entame Daniel Paquet.
Respectueux
Pour ses joueurs, ce rendez-vous singulier a également été vécu très intensément. « On a ressenti beaucoup de respect et un besoin de leur part d’en savoir plus sur notre discipline et nos parcours respectifs » poursuit Alexis.
Enrichissant
« Quand je suis entré dans la prison, j’ai ressenti de l’empathie même si on sait qu’ils sont là pour payer leur faute à la société. Finalement c’est une expérience très enrichissante et qui fait aussi beaucoup réfléchir » résume Luigi.
Extraordinaire
Pour Alexandre Farrugia, ces heures passées à la prison de Grasse, resteront à jamais gravées dans sa mémoire. « En acceptant cette invitation, nous partions tous dans l’inconnu et après coup je me rends compte que je viens de vivre une de mes plus belles expériences en tant que bénévole car on en sort pas indemne. Les longs couloirs, les grilles, les portes qu’il faut franchir une par une, le bruit des serrures qui se ferment et les barbelés tout autour de l’enceinte, cela reste très impressionnant. D’habitude on voit ça dans les films ou les reportages à la télé, mais là on y était vraiment. Il a donc fallu dépasser ces instants où l’on ne se sent pas forcément très à l’aise jusqu’aux rencontres avec le personnel pénitentiaire et bien évidemment le petit groupe de détenus qui avait été choisi pour participer à cet échange. Nous avons reçu un accueil extraordinaire. Les détenus étaient à notre écoute et ont visiblement été très impressionnés par notre palmarès. Dans nos différentes discussions, la grande majorité nous a dit être sportifs et qu’avec nous, très vite, ils n’avaient plus vu les fauteuils mais juste les sportifs de haut niveau ».

Après une opposition dans la cour de la prison, mélangeant Hornets et détenus et tout cela sous le regard et les « encouragements » de ceux qui ne pouvaient être que spectateurs, derrière d’autres grilles, l’après-midi s’est achevée autour d’un pot de l’amitié et d’un échange direct et sincère entre ceux qui vont poursuivre leur préparation en vue d’une prochaine saison très prometteuse et ceux qui devront se contenter de suivre leurs exploits à distance pour encore quelques mois voire quelques années.