Le samedi 12 mai face à Lyon, Nabil Guedoun disputera son dernier match à domicile sous le maillot du Cannet. Une ultime journée du championnat régulier qui n’aura rien d’ordinaire.
Un moment fort en émotion pour celui qui a porté pendant dix ans les couleurs du club azuréen, mais aussi pour tous ceux qui l’ont accompagné au cours de cette décennie. Un double quinquennat durant lequel le n° 9 du Cannet aura tout connu et surtout le meilleur avec trois titres en coupes d’Europe, une victoire en championnat de France, deux succès en Coupe de France et le premier trophée des champions.
Alors quand une telle page se tourne dans la carrière d’un joueur au tel charisme, il était important de récolter quelques témoignages à cœur ouvert de la part de ceux qui ont partagé sa vie depuis 2008.

Alexandre Farrugia (Président) : « le funambule »

Quand il rejoint le club du Cannet, Nabil Guedoun a 30 ans. L’international Algérien a déjà posé ses bagages à Perpignan et à St Peray. « A cette époque, on le disait bon mais pas assez pour jouer au niveau supérieur. Soit disant qu’il lui manquait la carrure ! En tout cas, nous, on a choisi de lui faire confiance et on a bien fait. L’arrivée de Nabil correspondait à notre montée en Nationale 1.
Il nous a toujours donné tout ce qu’on attendait de lui. En quelques années, il est devenu le joueur emblématique du club ! ».
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Le président des Hornets revient avec un brin de nostalgie sur ces dix ans de « vie commune » auprès de celui qu’il surnomme « le funambule ».
« Il arrive à faire des choses exceptionnelles avec son fauteuil. Il a été essentiel dans la construction de notre club au plus haut niveau même si autour de lui d’autres ont été là pour qu’il puisse évoluer à son meilleur niveau. Nabil a su mettre ses qualités hors normes au service de l’équipe. C’est un garçon sérieux qui fait très attention à son hygiène de vie et malgré les années qui passent, il a toujours cette rage de vaincre, cet esprit de conquête ! Voilà pour le joueur au caractère bien trempé et puis il y a l’homme, sensible et d’une générosité extrême. Il aurait pu partir dans les plus grands clubs européens, mais il a toujours choisi sa famille et c’est d’ailleurs pour cela qu’il rejoint Toulouse, afin que Florence, sa femme, se rapproche de sa famille (à Tulle) ».

Daniel Tupet (Coach de 2008 à 2012) : « un Grand Bonhomme »

Avant d’être manager général du club, Daniel Tupet a été l’entraîneur qui a vu arriver Nabil dans son équipe. « J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur un joueur d’une telle trempe et surtout qu’on ait pu le garder car ce sont pas les sollicitations qui lui ont manqué. Mais en plus d’être un joueur rigoureux et talentueux, il a une belle âme. C’est ce qu’on appelle « un Grand Bonhomme » qui s’investit beaucoup dans les œuvres caritatives. Mon seul regret est de ne pas avoir pu partager une bière avec lui. En tout cas je tiens à lui dire que je l’aime et que je lui souhaite ainsi qu’à Florence la réussite et beaucoup de bonheur à venir. Il va forcément laisser un grand vide dans le club »

Daniel Paquet (Coach de 2015 à ce jour) : « un joueur d’instinct »

Pour Daniel Paquet, la cohabition aura été plus courte mais tout aussi intense. « Je le cotoie depuis trois saisons et j’ai découvert un joueur d’instinct, d’une adresse exceptionnelle, capable de répondre présent dans les grands rendez-vous. Il a beaucoup donné pour le club et j’ai aussi beaucoup appris auprès de lui. J’espère seulement que j’ai pu lui apporter quelque chose pendant ces trois saisons. Je compte évidemment sur lui pour bien finir notre belle aventure. Après, je comprends très bien son choix de vie, d’ailleurs je lui ai déjà dit que lorsqu’on sera plus vieux, on irait à la pêche ensemble ».

Dans le vestiaire des Hornets, la nouvelle de son départ a jeté un voile de tristesse sur le groupe. Stéphane Keller a toujours joué avec Nabil, à l’instar de Kaïsse Mekhazni et Chris Carlier.

Stephane Keller (Coéquipier de 2008 à 2018 Capt) : « plus qu’un équipier, un ami »

Pour ses partenaires de toujours, il est difficile d’envisager l’avenir sans lui, comme l’explique cap’tain Stéphane. « Pour moi Nabil est plus qu’un coéquipier, c’est un ami et je suis fier d’avoir évolué à ses côtés. Il est le moteur de l’équipe et c’est grâce à lui que nous avons pu atteindre les plus hauts sommets. Alors, bien sûr, on est tous un peu tristes de le voir partir ailleurs, mais on comprend très bien sa décision. De toute façon, on le retrouvera l’année prochaine face à nous et ce sera très sympa. Une anecdote avec Nabil ? Ah oui, c’était en coupe d’Europe contre une équipe italienne et dans un choc avec un adversaire, il  a perdu une dent, celle de devant. Sur le moment ce n’était pas très drôle, surtout pour lui, mais nous on en a beaucoup  ri ».

Christophe Carlier (Coéquipier de 2008 à 2018) : « un artiste »

Avec Stéphane et Kaîsse, ils ont grandi ensemble sur le parquet de Maillan. Ils ont tout connu, tout traversé, le bon comme des passages plus difficiles.
Aussi pour évoquer la prochaine absence de son partenaire, Christophe n’a rien oublié de ses premières années à ses côtés. « Quand Nabil est arrivé, j’ai découvert un artiste. Il nous a fait gagner à tous les niveaux que ce soit sur le plan individuel ou collectif. Je suis devenu son binôme sur le terrain. C’est un phénomène, un joueur hors catégorie et malgré ça,  il est resté humble et simple. Il garde toujours les pieds sur terre, même si pour moi, il est au-dessus des étoiles. Il va me manquer ».