Son arrivée chez les Hornets pourrait se résumer à ça : « j’ai vu de la lumière et je suis entré ! ». Mais en fait, c’est beaucoup plus que ça ! Karim MEHIDI, adversaire du Cannet depuis sa première licence à CAPSAAA via Gennevilliers n’aurait jamais imaginé porté un jour les couleurs des Hornets. L’opportunité d’un changement de vie et d’une installation sur la Côte d’Azur en ont décidé autrement.

Il faut dire que l’idée leur trottait dans la tête depuis longtemps déjà.  Karim et sa famille souhaitaient quitter la région parisienne quand l’opportunité s’est présentée cet été. « On a trouvé une petite maison avec jardin à Juan-les-Pins et nous voilà ». Karim, Lucie et leurs deux enfants, Nour (4 ans) et Abel (18 mois) ont franchi le pas.

Au mauvais endroit, au mauvais moment
Jusque-là licencié à Gennevilliers où il a passé les quatre dernières saisons, Karim MEHIDI voulait changer d’air, de région et donc de club. Un grand saut dans le vide qui n’a pas fait peur au Francilien, lui qui a vécu une terrible agression alors qu’il n’avait que 21 ans.

« Je préparais un BTS en action commerciale et j’habitais chez ma grand-mère. Je rendais visite à ma mère quand une bande de jeunes m’est tombée dessus sans que je sache pourquoi ». Une violence aussi stupide que gratuite qui laissera Karim dans un fauteuil. Lui aussi va suivre le parcours difficile des polytraumatisés avec ses doutes, ses douleurs et un procès en prime au cours duquel les coupables seront retrouvés et punis pour leurs actes.

Ibrahim Guirassi, l’ami et le guide…
C’est donc au cours de sa rééducation que Karim croise la route du Hyérois Ibrahim GUIRASSI, lui aussi en reconstruction physique et mentale et découvre ensemble le basket fauteuil. « Malgré mes études, je m’étais dirigé vers une formation en audiovisuel et monta. Je ne connaissais rien au handisport, pour moi ça se limitait au lancer de fléchettes et le basket fauteuil se rapprochait au plus près du basket valide. Après on s’est engagé tous les deux au club de CAPSAAA où on a joué en Nationale A et disputé la Coupe d’Europe ».

… Reda le copain en équipe du Maroc
Une progression fulgurante qui vaut à Karim d’intégrer l’équipe nationale du Maroc où il disputera, aux côtés d’un certain… Reda MAATAOUI, la Coupe d’Afrique. Lui, le gamin de région parisienne, qui avait un peu touché à tout sportivement (boxe thaï, escalade et même basket), s’épanouit dans son sport et son club. « J’ai vécu de très belles choses grâce au basket et je n’aurais jamais pu imaginer ressentir des émotions aussi intenses et faire d’aussi belles rencontres ».
En parlant de rencontres Karim ne manque pas non plus d’évoquer celle qui a fait chavirer son cœur dix ans plus tôt. Karim décide de partir en vacances à Dubaï et une jeune employée de l’aéroport est là pour l’aider à monter dans l’avion. Jusque-là rien de très original, seulement cette même jeune fille va s’arranger pour ce soit encore elle qui soit présente à son retour. Vous l’avez compris, c’était Lucie et ils se marieront en 2015.

Stéphane, le conseiller
Nouvellement installé sur la Côte, Karim entre en contact avec Stéphane KELLER et le capitaine des Hornets lui propose spontanément de venir s’entraîner avec eux. Avec l’accord du Président et du coach, Karim intègre le groupe dès les premiers jours de reprise. « J’ai rencontré des gens très cools et il y a une super ambiance dans le groupe. De plus je connaissais déjà Reda, Stéphane et Ivan ce qui aide à s’intégrer un peu plus vite ».

En quelques jours, Karim est donc passé de l’autre côté du miroir avec les Hornets, une équipe qu’il avait l’habitude d’affronter en championnat et qui ne lui a pas laissé que de bons souvenirs, sportivement parlant bien sûr. « Avec CAPSAAA, non seulement nous n’avons jamais gagné mais en plus on se prenait de sacrées fessées ». Karim a sans doute oublié mais avec Gennevilliers ce ne fut pas mieux, c’est pourquoi il vit un rêve éveillé en intégrant sa nouvelle formation du Cannet. « Cette équipe a évolué très vite pour atteindre les plus hauts niveaux. Ils ont tout gagné et c’est une grande chance pour moi de pouvoir évoluer parmi eux. C’est pourquoi j’essayerai d’apporter mon expérience, mon énergie et ma combativité pour aider au mieux l’équipe ».

Et même s’il ne pourra pas participer au stage à Super Dévoluy car Lucie travaille et que Nour et d’Abel ont besoin de leur papa pour s’occuper d’eux, Karim se dit comblé entre sa famille, sa maison et les nouvelles aventures sportives qu’il s’apprête à vivre avec les Hornets.