Houcine aura 35 ans dans quelques jours, le 24 mai précisément. Un passage qui marque un homme et qui plus est un sportif de haut niveau. C’est donc le moment pour lui de faire le point sur son avenir sportif et ses projets personnels. Houcine l’a bien compris et il sait depuis longtemps que c’est au Cannet qu’il veut terminer sa carrière et poursuivre sa vie d’homme.
« Je suis chez moi ici et je ne me suis même pas posé la question sur ce que je pouvais faire. En plus, j’ai encore beaucoup de choses à apporter à mon club et démontrer à mes dirigeants qu’ils ont eu raison de me faire confiance ». Voilà qui a le mérite d’être sincère car, quand il a des choses à dire, Houcine laisse parler son cœur.
Un cœur qui déborde d’amour et d’amitié pour ce club qui l’avait déjà accueilli de 2014 à 2017. Pourtant, les sollicitations n’ont pas manqué à ce 3.5 point. « Certains clubs m’ont fait des propositions, mais je les ai toutes déclinées en leur disant que je ne partais pas. Sans même en parler en Alex, je savais que j’allais rester ».
Houcine a muri et ses différentes expériences acquises via les championnats d’Espagne, d’Italie et plus récemment après ses deux saisons à Hyères lui ont permis de cibler son avenir à plus court terme. « Aujourd’hui, je suis à la recherche de stabilité car je souhaite fonder une famille ! Mes vrais amis sont ici et je veux vraiment me poser ».

100 % Cannettan
Il se souvient encore de son arrivée au Cannet, il y a 7 ans. Une équipe dans laquelle Stéphane Keller, Kaïsse Mekhazni et Christophe Carlier figuraient déjà. « J’arrivais d’Italie et pour tout le monde j’étais « l’étranger ». Un statut qui n’a pas duré bien longtemps, tant le marseillais est volubile et généreux dans ses échanges, voire même un tantinet taquin. Ses liens d’amitié avec ce trio d’indéboulonnables seront tissés à jamais, même du temps où il était Hyérois et adversaire sans état d’âme de ses trois potes.  « Je vais entamer ma 8ème saison avec les Hornets et il y a déjà bien longtemps que je me considère comme un Cannettan à part entière ».
Côté taquinerie, cette saison il reconnaît avoir une forte concurrence avec Wilfried Leblanc. « Il me chambre beaucoup car il sait que j’ai le sang chaud. Au début, je me suis laissé prendre à son petit jeu, mais cela m’a aussi appris à me maîtriser et je dois reconnaître qu’il m’a aidé dans ce sens, alors merci Wil. Je reconnais que je suis un gagneur, donc un râleur quand ça ne se passe pas comme je veux. Une attitude que Yan (Clairemidi) tente de corriger. Il ne me lâche jamais pour que j’essaye de transformer cette énergie en positif et la mettre au profit de l’équipe ».
Comme tous ses partenaires, Houcine n’a pas forcément bien vécu la mise entre parenthèse des deux dernières saisons. Mais plutôt que de gémir, il a préféré voir plus loin. « Comme nous ne pouvions plus jouer et que la saison se limitait aux entraînements, je n’ai pas voulu me focaliser sur ce que je ne pouvais plus faire, mais au contraire sur ce qu’il m’était permis de faire pendant ces temps libres. C’est une situation que j’avais connue en devenant handicapé alors plutôt que de pleurer sur ton sort, tu dois relever la tête pour voir ton nouvel horizon et les autres perspectives qui s’offrent à toi. Alors, j’ai décidé de travailler mes points faibles ».

La passion des plantes
Houcine joue beaucoup sur son physique et à l’intérieur. Il a alors opté pour une position hors raquette et des shoots à distance avec une plus grande distribution de balles.
Tous ceux qui le connaissent vous le diront, Houcine est un hyper actif et quand il n’est pas sous les paniers de Maillan, il est dans une salle de muscu, sur un court de tennis ou en balade sur le bord de mer. Pourtant, il s’est aussi découvert une nouvelle passion, beaucoup plus reposante, pendant le premier confinement. « Je me suis mis au jardinage. J’ai acheté une trentaine de plantes. J’ai deux palmiers, un oranger, un citronnier dans mon jardin et cela me prend du temps, mais j’adore ça ». Une autre façon de canaliser son énergie débordante !

Avec les Bleus à Orléans
L’équipe de France reste aussi l’une de ses priorités. Un coq qu’il porte fièrement sur son cœur depuis de nombreuses années et il n’a pas envie que ça s’arrête. Sélectionné dans les 16 qui participeront au prochain stage à Orléans (du 18 au 21 mai), Houcine entend bien poursuivre sa route en Bleu jusqu’au championnat d’Europe à Madrid (en décembre) qui sera qualificatif pour le prochain championnat du monde. Le Cannettan vise évidemment encore plus loin avec Paris 2024 !

Mais avant de se projeter aussi loin, c’est autour des Free Games qu’il met toute sa « gnaque » pour faire gagner son équipe. « Cela fait partie de ce qui me plaît au Cannet. Malgré l’arrêt du championnat, Alex a su trouver une idée pour qu’on puisse rester motivés et garder l’esprit de compétition. Il n’y a qu’ici que ça existe et pour nous, les joueurs, c’est un vrai cadeau. On ne s’entraîne pas pour rien. Au bout, il y a cette récompense où tout est fait pour qu’on s’y croit vraiment avec un arbitre, une table de marque et des retransmissions vidéo pour que nos supporters gardent le contact. Nous sommes très chanceux et je tiens à dire merci à tous ceux qui nous permettent d’avoir tout ça ! ».