D’habitude, ils suivent les équipes professionnelles de volley et avec les quatre grands clubs du bassin cannois (le Volero, RCC, ASC et MOM), le travail ne manque pas pour les deux photographes attachés au Voléro Le Cannet (Christian) et à l’AS Cannes (Michaël).
Deux perfectionnistes, bien évidemment, mais aussi d’authentiques passionnés de sport, alors pourquoi ne pas réunir ces deux centres d’intérêt ?
C’est cette double voie du plaisir qu’ont choisi Christian et Michaël, en ajoutant à leur planning un nouveau chemin qui les a conduit jusqu’aux Hornets.
Comment se sont-ils rapprochés des handibasketteurs du Cannet ? Zoom sur deux fidèles du club qui n’hésitent pas à partager gracieusement leurs magnifiques photos pour le plus grand plaisir des supporters, dirigeants et joueurs du club.

Christian Besson, : « capter l’émotion »

Comme Obélix, Christian Besson est tombé tout petit dans la marmite dédiée à la photographie. Il nous raconte.
« Cela remonte à mon enfance, lorsque je partais en vacances avec mes parents. Je « piquais » leur appareil et celui de mon parrain aussi car je voulais absolument ramener des souvenirs. Après tout a été une question de rencontres avec d’autres passionnés ».

Une première passion que vous cumulez avec une autre !
« J’adore aussi les randonnées en montagne. J’en profite pour faire des photos animalières ».

Et le sport dans tout ça ?
« Personnellement, j’ai fait du ski, de la planche à voile, du VTT… que des sports individuels. Pour moi les sports co c’était au lycée, mais pas plus. Aussi quand ma fille (unique) a voulu pratiquer une activité sportive, j’ai souhaité qu’elle fasse un sport d’équipe. J’ai fait des recherches dans ma commune (Le Cannet) et le volley me semblait un bon choix. Cela lui a plu et les soirs de matchs pros elle était ramasseuse de balles. C’est comme ça que j’ai assisté à mes premiers matchs et j’en profitais pour faire des photos de la tribune ».
Comment vous êtes-vous retrouvé au bord du terrain ?
« J’ai été repéré par Manu Hefner qui était le photographe officiel du club. Il m’a invité à descendre et c’est comme ça que tout a commencé en 2010. Pendant quelques saisons j’étais là pour seconder Manu jusqu’à son départ du club, période où je suis devenu le photographe officiel de l’ESCR volley (avant qu’il devienne le Volero Le Cannet) ».
En tant que photographe officiel du Voléro, quel est votre rôle ?
« Je suis sur tous les matchs à domicile de l’équipe professionnelle et avant la fin de chaque rencontre, je dois envoyer 3 photos minimum à la ligue (LNV) + la photo de la MVP (meilleure joueuse de la rencontre) dès la fin du match. Après j’envoie aussi d’autres photos à la Ligue dont elle se sert pour sa communication. C’est une activité entièrement bénévole. En tant que photographe officiel, j’ai une carte délivrée par la Ligue qui m’ouvre les portes de tous les matchs professionnels. C’est comme cela que je peux aller à l’AS Cannes volley et au R.C. Cannes ».
Et votre rencontre avec les Hornets ?
« Tout fut très simple, d’abord parce qu’on partage la même salle (Maillan). On commence par se croiser et puis on regarde d’un peu plus près surtout quand ils jouent juste avant l’équipe pro. Un jour Alex (Farrugia) m’a invité à venir voir un match et depuis j’essaye d’être présent le plus possible, si mon programme me le permet. Le leur transmet toutes mes photos. Il y a avec eux de vrais rapports humains et je reçois des tonnes de remerciements, ce qui fait plaisir ».
Qu’est-ce que votre oeil a capté en premier ?
« J’ai été impressionné par leur engagement. Quand tu vois « ces mecs » jouer, ce qui me frappe c’est l’énergie qu’ils dégagent. Les chocs sont parfois rudes, ils tombent mais se relèvent sans se plaindre. On ne peut être qu’admiratif et cela force le respect. Avec les Hornets, je cherche à faire ressortir l’intensité de l’instant un peu comme au cyclisme. Le fauteuil fait partie de l’image et j’essaye, avant tout, de capter les expressions dans l’action ».
Pour vous, une belle photo c’est quoi ?
« Cela reste très suggestif, évidemment ! D’abord techniquement elle doit être parfaite (nette, cadrée…) mais elle doit avant tout raconter une histoire, provoquer une émotion chez le photographe et ceux qui la regarde. J’aime faire des gros plans de mains qui se joignent, capter des émotions sur les visages et que tout cela donne envie de venir les voir jouer ».

Samedi, si Michaël ne sait pas encore s’il pourra se libérer, Christian a promis d’être là car il sait que ce sera un match très important pour les Hornets et qu’au niveau de l’image cela sera forcément très intense.

Michaël Toffolo, le deuxième œil !

Michaël, depuis quand cette passion de la photo vous tenaille-t-elle ?
« Très longtemps, avant même les appareils à réflex. Pourtant, j’ai dû mettre la mettre de côté car je n’avais personne autour de moi qui pouvait m’initier et me former. Il a fallu que je me sectionne le talon d’achille en 2017 et que je sois immobilisé pour que je m’y remette. Quelqu’un m’a d’abord pris sous son aile dans mon cursus de formation avant que je rencontre Christian (Besson). Il m’a appris beaucoup de choses et avec lui je continue d’apprendre ».

Mais la photo ce n’est pas que les salles de sport ?
« En effet, si le sport reste mon principal terrain de jeu, je m’essaye aussi aux shooting-modèles. C’est une autre approche et ça m’intéresse car je peux ainsi découvrir un autre monde et une autre façon de travailler. Il est important de se diversifier ».
Le volley reste-t-il votre sport majeur ?
« Le volley c’est mon sport. Je le pratique depuis 20 ans et je le connais bien. D’ailleurs, je suis licencié à l’AS Cannes. Cela dit, je m’intéresse aussi au handball puisque je fais des photos assez régulièrement pour les équipes féminines de Cannes-Mandelieu. J’ai même couvert une compétition de kayak-polo à Mandelieu, une discipline peu connue et qui manque de visibilité. En fait, je m’aperçois que j’aime aller sur des sports que l’on dit « mineurs ». Je peux ainsi leur donner un peu plus de lumière et j’ai de bons retours ».
Et les Hornets dans tout ça ?
« Je vais attaquer avec eux ma troisième saison que j’espère pleine. J’avais entendu parler de ce club et comme je voulais aussi me projeter sur d’autres sports que le volley, j’ai pris contact avec Alexandre (Farrugia), son président. Ma proposition de faire des photos de son équipe l’a intéressé et avant de me lancer j’ai voulu en savoir plus sur les règles du jeu. C’était important pour moi ».
En quoi votre travail était-il différent ?
« Contrairement au volley où les contacts entre adversaires n’existent pas, là il y a des chocs qui peuvent même être assez violents. Photographiquement c’est hyper intéressant et dès que je peux me libérer pour suivre leurs matchs, je n’hésite pas. Après je partage toutes mes photos et le club peut ainsi s’en servir pour illustrer son site et sa page facebook. Les Hornets ne manquent jamais de me remercier pour cela ».
Serez-vous là samedi contre Metz ?
« Comme la saison vient de débuter au volley, cela risque d’être compliqué pour moi, mais dès que mon planning me le permettra, je ne manquerai pas de venir les voir jouer car la saison s’annonce d’un très bon niveau ».