Au lendemain de la qualification de l’équipe de France pour les Jeux Paralympiques Paris 2024, Célia a du mal à retrouver sa voix et pour cause. Après ces 4 jours d’une grande intensité et de suspense insoutenable, la femme de Christophe Carlier revient sur ce ticket en or décroché avec le cœur par tout un groupe à l’esprit retrouvé.
Elle nous dévoile l’envers du décor sur l’investissement familial et amical pour pousser Chris et les siens jusqu’aux jeux paralympiques. Un rendez-vous que, ni l’équipe de France, ni ses supporters, ne voulait manquer après 20 ans d’absence.

Célia, tout d’abord, comment avez-vous vécu l’annonce du retour de Christophe dans le groupe France, alors qu’il semblait en avoir terminé avec la sélection nationale ?
« Ça a été un peu compliqué au niveau de l’organisation car cela engendre de nombreux déplacements, notamment cet été avec l’enchaînement des Mondiaux à Dubaï puis des championnats d’Europe à Rotterdam. Deux compétitions où les résultats n’ont pas été à la hauteur de leurs espérances. Après cela Christophe a également dû subir son changement de classification (à 3.5 et heureusement rétabli à 3 points entre-temps) et moralement il l’a très mal vécu. Il a connu un gros coup de mou. Il ne savait plus où était sa place et il avait de plus en plus de mal à partir de la maison si longtemps. Il a fallu le remotiver et on a toujours été là à ses côtés. On n’a rien lâché. Ses filles et moi lui avons dit d’aller jusqu’au bout, qu’on croyait en lui et qu’on serait très fière s’il allait jusqu’aux jeux »

Ces encouragements, ce soutien familial c’est aussi ça la force de la « team Carlier » !
« On a la grande chance d’être entourés et aidés par nos familles. Chris est un papa poule. Il s’occupe beaucoup de nos deux filles, Eva (8 ans) et Maëlle (3 ans). Mes parents, la maman de Chris, mes frères, mes tantes et oncles, cousins, cousines, tout le monde s’est investi à fond pour nous aider dans la gestion du quotidien pendant les absences de Chris et mon activité professionnelle (esthéticienne) ».

Un investissement collectif qui s’est également poursuivi pendant tout le tournoi d’Antibes !
« Tout le monde était à fond. Dix jours avant le tournoi et voyant le manque de communication autour de cet événement si important pour le basket fauteuil, j’ai alerté tous mes contacts professionnels et amicaux. Avec la famille, chacun a joué un rôle essentiel pour diffuser l’information. Les filles aussi étaient très motivés et Eva est même allée voir sa directrice d’école qui a envoyé un mail général à toute l’école pour prévenir que le « papa d’Eva et Maëlle était dans l’équipe de France ».

Pendant ces 4 jours, vous avez occupé toute une tribune pour pousser les Bleus jusqu’à la victoire !
Cela faisait dix jours que nous préparions cet événement qui avait lieu « à la maison ». On s’est réuni pour tout mettre en place. L’enthousiasme était collectif. Ma mère (Agnès) est revenue avec des trompettes, des tenues tricolores. Eva et Lola sa cousine ont découpé un drap pour en faire une banderole qu’elles ont décorée ensemble. De mon côté j’ai fait floquer des tee-shirts pour « la team Carlier » et tout le monde à jouer le jeu. Durant ces 4 jours, on est resté ensemble. Après les matchs, on se retrouvait tous à la maison pour rester soudés jusqu’au bout ».

Etiez-vous confiante pour la qualification ?
« Au fond de moi j’y croyais vraiment. On a vécu trois matchs de poule très difficile, surtout le premier contre l’Iran où on gagne d’un point. L’adrénaline est montée au maximum et on sentait tous que cette équipe pouvait aller jusqu’au bout de son rêve. Le groupe a retrouvé son esprit collectif et ça fait plaisir ».

Qu’avez-vous dit à Christophe après la victoire contre le Maroc ?
« Regarde, on a réussi. On y est ! Christophe sait mieux que quiconque que cette qualification, c’est aussi celle de tous ceux qui sont derrière lui depuis toujours. On est dans l’ombre mais il sait aussi qu’on est toujours bien présents derrière lui ».

Maintenant c’est toute une organisation qu’il va falloir gérer pour monter à Paris ?
« Tout le monde est partant surtout après les moments intenses que nous venons de vivre. Mes parents ont gagné 2 tickets pour les jeux paralympiques, j’en ai gagné 2 aussi et je pense qu’entre la famille et les amis, on va faire un charter et s’équiper encore mieux qu’à Antibes. On va arriver en force sur Paris. En attendant, on va faire relâche pendant quelques jours pour récupérer un peu ».