Quand il est arrivé au Cannet, il y a tout juste 6 ans, Alexis Ramonet était un diamant brut, avec un CV à haut potentiel. Il ne restait plus qu’à le ciseler aux bonnes dimensions pour en faire un joueur d’exception. C’est dans cette optique qu’il a rejoint le club des Hornets après avoir fait ses premiers tours de roue à Dijon avant de poursuivre son apprentissage   à Bordeaux. Déjà, à l’époque et compte tenu de ses énormes qualités, les clubs français et européens avaient fait sonner les trompettes et chanter les sirènes pour appâter le jeune espoir du basket fauteuil.

Les Hornets Le Cannet, le choix du coeur
Parmi eux Le Cannet et son président Alexandre Farrugia qui n’a jamais « lâcher le morceau ». Il faut dire que le club maralpin était déjà nanti d’une belle réputation sportive mais aussi d’accueil et d’organisation. Tout ce que recherchait le jeune Alexis pour continuer à améliorer son jeu tout en étant dans une structure bienveillante et familiale. « Quand j’étais gamin » se souvient-il « Le Cannet était l’image d’un des plus grands clubs français. Il représentait le sérieux et l’ambition de toujours jouer au plus haut niveau. Pour moi c’était une occasion unique de réaliser mon rêve de gosse et il n’était pas question de la laisser passer. J’ai fait le choix du cœur ».

Mais que garde-t-il de ces six années passées sous le maillot des Hornets ?
« Le sujet est vaste mais si je dois garder un seul beau souvenir, cela reste le titre de champion de France (2018). C’était le premier et il parachevait ce pourquoi nous avions tous travaillé. Ce fut une très forte émotion que nous avons vécue avec le club et les copains. Après, tous les moments forts du championnat et de la Coupe d’Europe ont été importants, mais le premier sacre de champion de France, cela reste à jamais graver dans ma mémoire ».  

Grande Canarie pour continuer à progresser
Alors pourquoi partir ?
« Avec Le Cannet j’ai beaucoup progressé. C’est d’ailleurs grâce aux dirigeants, à mes entraîneurs et à mes copains de jeu que je peux aujourd’hui évoluer dans l’un des plus grands championnats d’Europe et je les en remercie. Ici j’ai acquis de l’expérience et vécu de belles aventures sportives et humaines. Merci à tous pour tout cela ».
A 26 ans, Alexis sait qu’il entre dans une deuxième phase importante de sa carrière. Un carrefour où il ne doit pas se tromper de route.
Après avoir reçu de nombreuses propositions, il a finalement opté pour le club espagnol de Grande Canarie qui a fini 3ème de son championnat. « J’arrive à une période de ma vie où je veux poursuivre ma progression, me mettre de nouveaux challenges et prouver quel basketteur je suis vraiment. J’ai aussi l’envie de découvrir d’autres styles de jeu et d’engranger de nouvelles connaissances culturelles. C’est pour cela que j’ai choisi de rejoindre Grande Canarie qui a de grandes ambitions dans le championnat espagnol mais aussi en Coupe d’Europe. De plus, je ne m’y sentirai pas seul puisque Luigi (Makambo) est déjà là-bas. Cela me fera très plaisir de rejouer en club à ses côtés, mais je vais devoir, avant tout, démontrer qu’ils ont fait le bon choix ».

Assumer le statut de leader au final four
Mais avant de s’installer au bord de l’Océan Atlantique, Alexis sait qu’il n’a pas encore tourné définitivement la page du Cannet, loin s’en faut. Car ce week-end, il a l’occasion de refermer le livre Hornets avec un autre titre de champion de France. « Avec mon esprit compétiteur, j’aimerais partir sur un autre titre de champion. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai décidé de rester après les deux années Covid pendant lesquelles on a été privés de compétition. Je ne voulais pas partir sur un goût d’inachevé. Alors on va tout faire et tout donner pour aller chercher ce titre. On devra d’abord franchir la demi-finale face à Meaux avant de penser à la finale. Il ne faudra pas rater le coche, comme nous l’avons fait en début de match lors de la finale de la Coupe de France. Cela doit nous servir de leçon. A nous d’assumer notre statut de leader de la première phase ».

Au championnat du monde à Dubaï avec les Bleus
Et puis Alexis n’oublie pas non plus qu’il est l’un des leaders en équipe de France. Une formation tricolore en plein renouveau. « En plus de mon club, l’équipe de France est l’autre motivation qui m’anime. Notre prochain objectif seront les championnats du monde à Dubaï en fin d’année. On a la chance d’avoir obtenu notre qualification et dans cette épreuve on ne se mettra aucune limite, y compris celle d’aller le plus loin possible et où je retrouverai mes partenaires du Cannet (Houcine, Christophe, Wilfried, Rémy) ».

Dans quelques semaines, après le final four, Alexis a quand même coché deux semaines au cours desquelles il va en profiter pour « s’aérer la tête ». Au programme, natation en mer, balades en forêt et même shopping, sans doute avec Nathalie, sa maman et Catheline, sa petite soeur, sans oublier Patrick, son papa et supporter inconditionnel avant de penser au déménagement pour l’archipel des îles Canaries.

Le départ d’Alexis Ramonet va, évidemment, déchirer le cœur des supporters des Hornets, comme cela avait le cas quelques années plus tôt avec ceux de Nabil Guedoun et de sa femme Florence en partance pour Toulouse. Des moments forts en émotion auxquels Alexandre Farrugia a du mal à s’habituer même si le Président des Hornets Le Cannet sait que les arrivées et les départs font partie du jeu des transferts à chaque fin de saison. « Au cours de ces 5 années, on a pu voir Alexis évoluer et prendre toute sa place dans l’équipe. Alors sur le plan sportif et humain, je suis forcément triste de le voir partir mais en même temps je suis content qu’il aille dans l’un des meilleurs championnats d’Europe. C’est bien pour lui car il va poursuivre sa progression, vivre de nouvelles expériences qui seront aussi bénéfiques à l’équipe de France en prévision des Jeux paralympiques de Paris 2024 ».