Quand on veut organiser une épreuve, même non officielle, afin de garder l’esprit compétition, il faut bien sûr deux équipes d’un niveau équitable, une table avec deux responsables dédiés à la marque et au chronomètre, mais il faut aussi un arbitre pour diriger les débats.
Pour tenir ce dernier poste capital, les dirigeants des Hornets ont fait appel à Alexandre Fattah. A 28 ans, le jeune homme en noir n’a pas hésité à répondre favorablement pour « siffler » chaque jeudi soir à Maillan.

Alexandre, si le milieu du basket azuréen vous connait bien, pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours en tant que joueur et comme arbitre ?
« Je viens de Cogolin, une petite commune du Var. C’est là que j’ai découvert le basket avant de rejoindre le club voisin de Cavalaire pour jouer en division régionale. Ensuite, je suis parti sur Nice pour poursuivre mes études. J’ai commencé par un BTS négociation et relation client, puis j’ai fait une année en langue appliquée avec chinois et anglais pour finalement me diriger vers la banque et obtenir un Master 2 en finance internationale. J’ai fait mes premiers pas chez BNP Paribas puis à la SMC et j’avais prévu de poursuivre ma carrière à l’étranger, mais avec la pandémie, tout est resté au point mort ».

Une spécialité financière que vous avez d’ailleurs mise au profit de la ligue !
« En effet, j’ai été trésorier de la ligue Côte d’Azur, mais toujours avec mon projet de départ, je n’ai pas pu renouveler mon mandat ».

Et l’arbitrage dans tout ça ?
« Je me suis toujours impliqué dans la vie de mon club et plutôt que de m’orienter vers le coaching, j’ai choisi l’arbitrage. Par ce biais, j’ai voulu permettre aux joueurs de s’exprimer librement tout en restant sous contrôle. Je suis actuellement arbitre fédéral, c’est-à-dire que je peux arbitrer une N3M, une N2F et je suis réserviste sur une N1F ». 

Comment avez-vous découvert le handibasket ?
« J’ai découvert cette discipline grâce à un collègue arbitre, Jean-Pierre Bourjault qui officie régulièrement en nationale A ».

Avez-vous été surpris et arbitre-t-on de la même façon une équipe valide ?
« J’avoue qu’au début, j’étais mal à l’aise sur les chocs et les contacts. En revanche, j’ai tout de suite été accepté sans avoir pour autant suivi une formation spécifique. J’ai rapidement découvert un sport de haut niveau où circulent de belles valeurs. Avec une telle qualité de jeu, c’est dommage que les médias ne s’intéressent pas plus au handibasket ».

Tous les jeudis, vous êtes un acteur incontournable dans le déroulement des « Hornets Free Games » ! Comment êtes-vous entrés en contact ?
« A la base je suis ami avec Yann Clairemidi, le coach adjoint des Hornets. Quand le club a décidé d’organiser ces rencontres, ils lui ont demandé si je serais d’accord pour en être l’arbitre. Je connaissais déjà Daniel Paquet et quand Alexandre (Farrugia) m’a appelé, j’ai tout de suite dit oui même si je n’ai qu’une année de formation en handibasket. J’ai quelques lacunes mais les joueurs sont indulgents et on communique beaucoup entre nous. En quelques matchs, j’ai énormément appris ».

Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis un an avec le corona virus ?
« Beaucoup de choses. Professionnellement, je reste dans l’attente d’un départ pour l’étranger ce qui n’est pas évident. Sportivement, le basket amateur est à l’arrêt depuis un an. C’est un vrai manque que ce soit comme joueur (en pré-national à Grasse) ou comme arbitre. Ce sport fait partie intégrante de ma vie et ça commence à faire long de ne pas pouvoir retrouver les copains. On est tous coupés de notre passion et psychologiquement ce n’est pas simple à gérer ».